Tout est plus gros/grand au Texas

Par JB

Le plus grand état des États-Unis après l’Alaska, le plus peuplé après la Californie, et un des plus riches, le Texas n’a pas très bonne réputation quand on a grandit en dehors des Etats-Unis: des cow-boys républicains dans de grands ranchs ou des gens obèses qui aiment les armes.

C’est donc très curieux, et la tête pleine de clichés, que l’on part à la découverte de cette contrée qu’on imagine plutôt désertique.

Tout d’abord, non, les Texans ne sont pas plus des cow-boys que les habitants des états voisins. Ils ne sont ni plus gros, ni plus armés d’ailleurs. Le Texan est très accueillant, beaucoup plus d’ailleurs que certains de ses voisins. Les gens se parlent dans la rue, prennent vos adresses mail et se demandent comment se passe la crise en Europe. D’ailleurs, depuis le début de ce voyage, on est maintenant sûr que ce pays est en crise. « De tout ma vie, c’est la période la plus difficile que j’ai a traversé » nous ont dit de nombreux américains âgés à multiples reprises.

Notre route nous a fait traversé le Texas depuis le Nord-Ouest, jusqu’à Dallas, puis Austin plus au Sud, et enfin Houston, plein Est le long du golf du Mexique.

Les paysages du Nord-Ouest sont beaux, de grand ranchs verts, avec un nombre impressionnants de vaches, veaux ou taureaux, et des villages un peu abandonnés ne respirant pas la richesse.

L’autoroute s’ouvre peu à peu sur des échangeurs de plus en plus grands. Dallas est en faite une mégalopole du fait de sa « fusion » avec Fort Worth, ville voisine tout aussi immense.

C’est une ville américaine typique. Le centre est impressionnant par ces buildings, le quartier « alternatif » ressemble au Plateau de Montréal, et le fantôme de JF Kennedy, assassiné à Dallas, se promène un peu partout. On sent qu’il n’y a pas grand chose à y voir à part flâner dans la ville, quant au Visiter Center, ils ne nous conseillent que des restaurants ou aller faire du shopping. Pas de doutes, Dallas est bien une ville des affaires.

Austin, par contre, est tout en contraste. La ville de la musique porte bien son nom. Musique partout et tout le temps, cette ville fait jeune avec son lot d’étudiants, ses bars et ses restaurants à profusion. Austin est une ville à part au Texas de part sa position géographique et son ambiance.

On y est resté 4 jours, car on avait pris nos places pour le très onéreux festival pop « Austin City Limits ». Afin de varier les plaisirs, nous avons choisi de faire du Couchsurfing (site web permettant à des gens ayant un canapé libre et un esprit ouvert de le laisser le temps de quelques nuits à des voyageurs, gratuitement).

Chris et Ben nous ont donc accueilli dans leur bel appartement au nord d’Austin pendant 4 jours et nous ont bien aidé à découvrir la ville.

Le festival démarrait très bien, sous une chaleur écrasante, mais à la fin de la deuxième journée, une tempête tropicale s’est abattue sur la ville, obligeant les organisateurs à annuler la dernière journée.

Nous sommes restés tout de même, mais, trouver des choses à faire un dimanche de grosse pluie au Texas n’est pas simple. On a donc passé un peu plus de temps avec nos deux hôtes qui nous ont présenté leurs visions très intéressantes et éclairées sur nombres de questions que nous avions de ce grand pays: les armes à feu, les changements sociaux, les contradictions des républicains…

C’est sous un temps triste, et avec un arrière goût d’automne, prenant conscience que notre Road Trip s’achèverait dans 1 mois que nous avons quitté Austin, le coeur un peu lourd.

Nous avons pris alors la direction de la côte, toujours plus à l’Est: Houston. Grande, riche (et donc très pauvre, cela va de pair aux USA), on décide de ne faire qu’un arrêt: Houston Space Center. On est arrivé à Houston de nuit, à la recherche d’un Travel Center dans le Sud-Est de la ville pour y passer la nuit mais à une station essence: impossible de redémarrer. On soupçonne la qualité de l’essence ou le moteur encrassé…

Et après plusieurs essais, on a décidé d’appeler le fameux service AAA (on a payé une centaine de dollars pour ce service)… Après des appels interminables, on est obligé de recharger notre téléphone pré-payé, et aucun secours en vue. Le gars qui s’occupe de la station essence à l’air de rien y connaître aux automobiles… Du coup on commence à se demander si on ne va pas dormir là, devant la pompe numéro 7 de cette station Valero.

Un homme vient nous voir, on discute de notre problème, il nous conseille quelques trucs, puis il file.

On re-tente l’AAA, et alors que Kristell arrive enfin à avoir un dépanneur, notre homme revient avec une « bonbonne » de démarrage. On fait l’essai avec la « bonbonne », qu’il est allé chercher exprès pour nous et qu’il nous donne, et Rob redémarre! Il était juste encrassé de ses 18000km!

Notre ange gardien a encore frappé.

La visite du centre spatiale de Houston le lendemain était très intéressante, très à l’américaine, mais nous a permis de toucher des roches lunaires, de voir le centre de contrôle des missions Appolo et toutes sortes de choses liées à la conquête de l’espace.

Puis on a filé en direction de l’état que tout le monde nous décrit comme « tough » (dur)… la Louisiane.