« Welcome » to the United States of America
21 juillet – 17h30
Par JB
Km: 1300
J’avoue. Le passage de la frontière a toujours quelque chose de stressant, surtout quand on est dans les règles. Et le passage de la frontière Américaine est un degré au dessus de ça.
Et puis c’était un peu une étape symbolique du voyage.
On avait tout prévu: les relevés de comptes, les copies de nos réservations diverses, nos assurances voyages/vans, une lettre de mon boulot, on avait nos Visa et nos passeports… On avait tout. On s’imaginait bien que ça n’allait pas être « Tout est en règle, bienvenus aux Etats Unis, profitez bien de votre voyage ». Mais on l’espérait un peu.
On s’attendait aux « pourquoi avez-vous trois vélos à l’arrière pour deux personnes », « où serez-vous les 10 prochains jours », on avait listé la nourriture qu’on avait,…etc
Donc, en repartant de l’Ontario, le poste frontière le plus proche est celui au niveau de Sarnia. Un grand pont sépare les Etats du Canada (payant le pont, hein…), et nous voilà arrivés au poste frontière. L’agent des douanes est très poli, nous pose les questions de rigueur, sans grande surprises, et nous envoie nous garer pour fouille du van et passage à l’immigration. Jusque là, tout semble normal.
On commence à expliquer notre voyage à l’agent de l’immigration en lui présentant toutes nos belles pièces justificatives, et là, on sent une incompréhension. L’agent ne comprends pas. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu’on mettrait une bonne partie de nos économies dans un voyage pareil? Pourquoi faire ça? Voyager ne sert a rien! Les Etats-Unis y’a rien à voir!
Alors oui, je sais, un agent de l’immigration a toujours de très bons dons d’acteur, mais là, sa place est à hollywood. Il est rouge, nous sermonne comme quoi ce voyage c’est n’importe quoi, nous dit que lui ne comprends que l’anglais et l’espagnol (très utilisé au Michigan…) et que tous nos documents ne valent rien. Bref.
On sent qu’il voit qu’on a bien préparé notre voyage et qu’on n’est vraiment pas là pour s’installer aux Etats Unis, mais qu’on va faire un gros Road Trip et qu’à nos âges il ne comprends pas. S’en suit toutes sortes de propos déplacés sur le fait que Kristell a « arrêté sa carrière » pour ça.
Être payé pour contrôler les flux migratoires de son pays et te demande de justifier l’essence même de la notion de « voyage », c’est un peu hardu.
Après une bonne séquence, de questions-réponses un peu bizarres comme « vous voulez vraiment ruiner vos vies en faisant ce voyage? » « euuuh oui, on a économisé pour ça depuis pas mal de temps », il finit par nous valider notre entrée – sans vraiment comprendre pourquoi.
Sans un sourire, sans un « bon voyage », sans un « au revoir ».
Juste en nous jetant nos passports sur la table.
Rien a propos de l’endroit où on dort le soir même. Rien à propos de ce troisième vélo.
Bref. Bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique.